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Lac YunDangNei |
Il est 21 heures quand le train arrive en gare de XiaMen, il fait nuit depuis un moment déjà et tout est endormi dans les environs. La nouvelle gare destinée à l'accueil des trains à grande vitesse, en provenance de GuangZhou (Canton) ou ShangHai, trône à plus de 20 km du centre-ville. C'est que depuis la fulgurante croissance économique de la Chine, l'île et la ville de XiaMen ont connu une importante expansion.
Dehors, une interminable colonne de taxis attend les voyageurs fraîchement débarqués. Il faut compter 100 kwais pour qu'une voiture nous conduise jusqu'au centre-ville, sur l'île de XiaMen. Dans la nuit, sur les autoroutes urbaines désertes qui sillonnent la banlieue et traversent la baie, le taxi file maintenant à toute vitesse. Il dépasse par la droite, par la gauche, klaxonne pour dégager la route. C'est une longue course folle que le chauffeur a engagée avec lui-même. Mais plus on se rapproche du centre, plus la circulation se densifie. Sans ralentir, voitures avec chauffeur, taxis, camionnettes et même camions filent la roue dans la roue jusqu’à un feu rouge. Seul un autobus semble imperméable à cette frénésie de vitesse, lui poursuit sa route imperturbable, certain de son droit, obstacle mobile vite dépassé. Sans avoir perdu de temps, il faudra pourtant trois quarts d'heure pour que le taximan atteigne notre destination.
À l'image de la Chine dans son ensemble, sur cette voie rapide, une seule philosophie s'impose à tous : « Si tu es trop lent, tu meurs. Si tu es dans le chemin, tu meurs. Ton seul espoir, c'est de te glisser dans le flot à tes risques et périls. »