lundi 22 juillet 2013

Interlude - Soirée images de Chine




Photo: C. Page
Le 1er juin 2013, lors d’une petite soirée, une petite trentaine de personnes ont pu découvrir 11 images sélectionnées à partir de mon séjour en chine d'octobre 2012. Dix images ont été tirées en 34x54 cm et une image a été tirée en 70x100 cm.

Les images sélectionnées font écho aux textes du blog : « Vue de Chine 2012 »





Introduction :



La Chine d'aujourd'hui voit l'émergence et le développement de sa classe moyenne. Ce faisant cette évolution entraîne dans son sillage des ajustements dans les structures économiques et dans la composition de la société.

Comme toutes les classes moyennes contemporaines, celle-ci se caractérise par un fort désir de biens de consommation et par une recherche de services de meilleure qualité, entre autres pour l'enseignement et pour les services sanitaires. Si dans nos régions plus anciennement industrialisées la classe moyenne s'inquiète avant tout de maintenir son niveau de vie, en Chine cette classe sociale qui a émergé récemment est plutôt motivée par la continuation de l’accroissement de sa richesse. En ligne de mire, l'objectif est de parvenir à atteindre le sacro-saint palier de la petite bourgeoisie voire de la bourgeoisie.

De manière générale, deux conditions ont présidé à l'émergence de cette nouvelle classe sociale : primo, le maintien d'une classe laborieuse nombreuse, destinée à faire fonctionner l'industrie qui produit la richesse ;
secundo, la pré-existence d'une classe de riches et de très riches disposants de capitaux déjà investis dans les grosses industries exportatrices et grosses pourvoyeuses de devises.

Cette classe moyenne a des demandes qui exigent le développement de services plus spécifiques destinés à satisfaire ces nouveaux consommateurs. Cela entraîne, entre autres, l'émergence d'un nouveau marché dédié à cette classe moyenne dont les prix pratiqués reflètent le nouveau train de vie de cette classe sociale.

D'autre part, le développement de la classe moyenne amène aussi une demande accrue concernant la lutte contre la corruption, problème endémique depuis l'unification de l'empire sous l'empereur Qin Shi Huang Di.

Mais, l’extension de la classe moyenne et de la classe des très riches provoque parallèlement un amenuisement de l'indépendance de la classe politique. Or cette dernière reste le ciment qui peut avoir une perception transversale de la société et à la fois impulser ou freiner des évolutions de la société. La classe politique use pour cela d'incitants favorisant des investissements dans les infrastructures ou au contraire de règles plus ou moins restrictives comme le classement en zone protégée patrimoniale historique culturelle ou écologique.


La jeune femme dans les rues de ShangHai est à l’image de la nouvelle classe moyenne chinoise. Tunique façon marin, pantalon corsaire, on est déjà loin des chemise à col Mao.
Dans la Haihai Lu, dans l'ancienne concession française à ShangHai, la Chine des plus riches se rêve sur la place Vendôme à Paris. L'image frontale et rectiligne est un hommage à la nouvelle objectivité allemande.

La troisième image présente trois personnes assises discutant et fumant une cigarette à la fin de leur journée de travail. Ils sont ceux nécessaires au bon fonctionnement des services destinés à la classe moyenne et aux touristes.
À Yangshuo, les pieds dans l'eau, à côté des activités pour les touristes, d’autres continuent des activités traditionnelles vivrières, comme la pêche à pied dans la rivière Li.

À TongLi, le petit village classé au patrimoine mondial de l'UNESCO et désigné pour être le plus beau village de Chine, une jeune fille passe. Entre les maisons traditionnelles, elle se dépêche.
Dans le temple du Roi Qian à HangZhou une grand-mère a emmené sa petite fille faire ses dévotions devant des figures anciennes. Durant la golden week l'école est suspendue, mais après son passage au temple, la gamine ira probablement rejoindre l'une ou l'autre activité parascolaire. Il n'y a pas de temps à perdre pour espérer monter dans l'ascenseur social qui doit mener à la classe moyenne.

Dans un parc à proximité du centre de ShangHai, des vieux tapent le carton. Qu'importe d'où ils viennent, ici ils sont tous égaux et ils profitent des activités mises à leur disposition par la collectivité. Les petits vieux dans les parcs qui profitent des aménagements collectifs mis à leur disposition sont peut-être les derniers à vivre le souvenir d'une Chine égalitaire et socialiste.

L'image est prise à hauteur des joueurs au grand angle ce qui accentue le sentiment de partager la table et renforce le sentiment d'entrer dans la scène.
Depuis une fenêtre intérieure d'un TuLou préservé et classer au patrimoine mondial de l'UNESCO, une image de la Chine idyllique comme elle aimerait se rêver elle-même.

C'est une image classique où le cadre de la fenêtre impose le point vue et crée un encadrement dans l'image.

Dans la Chine ancienne, les riches maisons n'offraient à l'extérieur que des murs blancs sans fenêtre ni décoration. Seules les ferrures des portes et parfois leur linteau trahissaient l'opulence de la famille qui habitait là. De la même manière, les très riches Chinois d'aujourd'hui tentent de rester discrets concernant leur fortune et la nouvelle petite bourgeoisie leur emboîte le pas. Cela a pour conséquence une dilution des liens de solidarité interpersonnels et un repli sur la cellule familiale même si celle-ci reste très absente, absorbée par le travail. La nouvelle société devient de plus en plus individualiste au risque de sombrer dans une forme d'anomie.
Économie de subsistance et formidables activités industrielles se côtoient sans se voir comme des mondes parallèles.









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